mardi 13 septembre 2011

carta de Inez a Pedro


Pedro,

Depois de arder em estàtua, numa tumular exibiçao,
amortalhada e virada a norte, sofro desta eternidade em mim.
Hà horas em que sinto os anjos enrolarem-se –me ao pescoço,
e de noite, quando todos os que aqui vieram sonhar com o nosso maior amor, face a face, se apartam e voltam para viver as suas vidas em consolos mùtuos, estas pedras se dobram por mim. Sacodem-se com sùbitos ares de guardadores de um grave tesouro, e assopram o po que em que se desfazem o meu vestido e suas rendas.
Fixo o céu, penso que a tua morte se pica destes residuos, que eles se esforçam por nos adornarem em conjunto, com as joias do tempo a traçarem o meu destino de Rainha Morta.
Por ti, para ti, ainda me sei perder.

Esperando que a sorte desta roda da fortuna, te obrigue à minha mao,.
Até ao derradeiro julgamento, levo-me a mim, à minha alma, à Quinta e espero là por ti.
Responde a esta carta, com mil beijos te deixo.

Inez, Paris, 13 de Setembro de 2011

au sujet de la Reine Morte












Au sujet des costumes:

La robe-objet est une construction plastique

qui suit l’élaboration d’un spectacle.

Elle s’inscrit dans le temps et fait surgir

la forme pour y loger le corps.

Une façon de mesurer l’intérieur du silence

en creusant le tissu.

C’est aussi une trace brodée de l’attente,

une action humble et laborieuse,

qui trompe l’angoisse et la peur.

En les entourant de fils et de perles colorées,

je tente de les apprivoiser.

Pour la version dite 5+1 du spectacle sur la Reine Morte,

une robe plus légère

a été cousue, me dénudant davantage.

Le poids de ces robes-sculptures,

symbolisaient l’autorité lourde et écrasante

de l’interdit propre à l’état fasciste.

Un corps ficelé de l’intérieur,

caché derrière les préjugés moraux et religieux.

Il m’a fallu quatorze ans pour me libérer de cet interdit.

Et apprendre à danser, légère, en intégrant son poids dans mon corps.

Ensuite, je ne pourrais plus me laisser surprendre par sa matérialité changeante,

Sa corruption sordide.


lidia martinez- ( 1989-2006 )


Sur la Reine morte, Inez de Castro :


( … ) Sans succès et depuis 1984, Inez de Castro essaie d’échapper au drame de sa mort.

Elle marche sur ses propres traces, refaisant les gestes d’autrefois et retrouve les sensations subtiles d’une danse qui trompe la mort.

Inez revient, elle est seule et repose

la tête sur l’épaule de son amant, elle se souvient.

La Nourrice pétrit le pain ( corps d’Inez ),

qui se brise contre un destin imposé par

Le blanc récit de sa tombe.

L’évanouissement s’empare de la reine morte

et dans l’ourlet de sa robe se cachent

du sable rouge et des poignards sans maître.

Pedro l’habille de soie verte pour l’ultime parade

et déjà l’oiseau se meurt par la bouche.


LM. 2002


Extraits de presse :


« ( … ) Plein de projets en perspective pour cette artiste chorégraphe et plasticienne

qui au gré des créations, construit un univers symbolique et mythique ( … ) ».

Le Monde Interactif, Cristina Mariano.


« ( …) Lidia Martinez installe ses mythologies personnelles comme des réseaux de sens à décrypter, plutôt à ré-interpréter, dans la veine d’autres plasticiens tels Chrristian Boltanski, Mike Kelley, Richard Baquié par exemple ( … ) «.

La Marseillaise, Claude Lorin.


« ( …) Exposition monographique de cette artiste plasticienne, danseuse et chorégraphe à Miramas ( … ) »

Vogue Magazine.






« ( …) On connaissait ses solos trempés dans l’univers qui la caractérise.

En dansant multiples n’a jamais autant ému et transmis ( ... ) « .

Fédération de la Danse, Emerentienne Dubourg.


«( … ) Théâtre, danse, performance ?

Comment définir son travail ?

La frontière est son élément géographique, elle saute d’un art à l’autre avec aisance,

Cela dérange la critique et peut rendre difficile

la compréhension de son travail.

Elle est proche des artistes de » l’Art Povera « ,

par l’utilisation de matériaux conducteurs d’énergie.

L’emploi de fragments, de « déchets « soustraits à la vie,

servent à célébrer l’énigme de la vision, ils interrogent notre conception de la danse,

du théâtre, celle du créateur, de l’artiste ( … ) « .

« Le jardin de Lidia Martinez «

Isabel Vila Nova Journal des Lettres( lisbonne )

2 lettres d'amour




Deux cartas de amor de Pedro e Inez

Pedro à Inez :

Ah! Le vent, sentez, sentez ce vent qui vient
ce soir nous visiter.
Il nous glace le sang et mes pieds frappent
en cadence la pierre humide.
C’est un baiser de nuit qui nous surprend,
il glisse ses ailes froides sur ta main décharnée !
Aie, aie, tu te balances entre deux mondes,
ton voyage prend fin au bout de cette allée.
Entre les lys vibrent des insectes pris
au piège de la lumière.
Je suis celui qui a ouvert ta tombe,
le temps souffre de la nuit éternelle.
Après le chœur des moines, j’ai cru entendre la mer !
Oui, chaque chose regardait sa propre image,
tout devenait le miroir d’un autre et plus rien ne se fixait.
L’air sentait l’ambre et la résine, la mort aussi…
Adieu, dans ton monde, je te suis.
Mon cœur est désormais condamné au silence.
Ton Pedro,

Paris, 2005, 2011.


Lettre de Pedro à Inez


Dort, dort ma Reine, la quiétude du lieu te convient-elle ?
C’est moi ton Pedro, nous sommes seuls, je sens ton âme
éclairant la mienne.
Dans la mort, tu écoutes mon désespoir.
Parler, parler, laisse ton pauvre roi te parler ;
J’ai été ton loup, le bourreau qui n’a pas su t’épargner.
Dans mon royaume, tu es deux fois reine.
Tout a été bon, tout a été béni !
Ah! Coimbra était notre mère, à ton passage, tout a fleuri,
les champs, les berges, le peuple te saluait.
Le fleuve éclairé par les torches s’inclinait vers nos pas.
Te voilà enfin, si proche dans ton éternité de pierre !
Cet amour me fait peur, le sommeil me prend…
Inez, cette nuit nous sommes frères, deux oiseaux morts
partageant le même nid.

Mon amour, até ao fim do mundo.

Ton Pedro,

Paris 2005

lundi 5 septembre 2011

Petalas e O bobo Martim



Fala o Bobo Martim...

( ... ) Nao ouves correr ao longe o rio Mondego?
Cada um de nos era um espelho reflectindo
a sua propria imagem e nada se deixava fixar.
O ar cheirava a âmbar, a resina e a morte também…
Dorme, dorme minha rainha, sou eu o teu bobo,
o irmao de giba e de gaguez do teu amante.
Estamos tao sos, sinto a tua alma alumiando a minha.
Deixa-me falar contigo, trago-te a sua confissao.
Ele foi o teu lobo e o carrasco que nao se soube perdoar.
Neste teu reino és duas vezes rainha.
Tudo foi bom, tudo foi benzido.
Ah, Coimbra foi a nossa mae, tudo floriu,
os campos, as margens, o povo seguia o teu andor…
A corte lamentava-se, tremendo de medo.
O rio encheu-se de luzes inclinadas para te saudarem.
Eis-te agora tao proxima duma eternidade de pedra.
Chega-me o sono…
Adeus.
Até ao fim do mundo.

LM. Maio 2006